jeudi 2 juillet 2009

Dans Bonne nouvelle




Un Conseil synodal tout neuf
01-07-2009

Le Synode de l’Eglise protestante vaudoise n’a pas réélu Antoine Reymond. La nouvelle équipe affiche ses priorités

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Le nouveau Conseil synodal: (de g. à d.) Jean-Michel Sordet, Line Dépraz, Xavier Paillard (vice-président), Esther Gaillard (présidente), Max Blaser, Pascale Gilgien et Rémy Pingoud.

Photo : Gérard Jaton


«Je me suis toujours efforcé de faire le bien, c’est pourquoi je vous prie de me pardonner le mal. Mais si j’ai fait également quelque chose de bien, alors prenez-le en exemple et faites la même chose.» C’est en faisant sienne cette phrase de Jean Calvin que le conseiller synodal Antoine Reymond a reconnu sa défaite lors des élections au Conseil synodal, le 27 juin à Lausanne.

Une salve d’applaudissements du Synode, lors de sa séance constitutive, l’a remercié pour son précieux engagement. Membre permanent du conseil synodal dont il est une figure marquante depuis 2000, Antoine Reymond, 54 ans, s’est réjoui, dans la défaite, du caractère démocratique de son Eglise: «J’ai été battu. Je l’assume.» Il engage ses successeurs à «poursuivre la mue spirituelle et institutionnelle» de l’Eglise protestante, «à la fois vaudoise et minoritaire».

En perdant son poste de conseiller synodal, Antoine Reymond renonce aussi à de nombreuses responsabilités tant au niveau romand que suisse. Des projets? «Réussir la transition, et après, nous verrons», répond celui qui estime n’avoir jamais cessé d’être pasteur.

Quatre laïcs… Les deux autres membres du Conseil qui se représentaient, tous deux laïcs, ont en revanche été élus dès le premier tour, avec des scores qui frôlaient l’unanimité des 86 membres présents. Pascale Gilgien, 47 ans, pharmacienne à Moudon et Payerne, et Max Blaser, 44 ans, boucher indépendant de Villarzel et ancien chef de projet à Micarna, sont heureux de mettre leurs compétences au service de l’Eglise pour une nouvelle législature de cinq ans: «L’important est de construire ensemble. Dans le domaine de la solidarité, ne pas seulement travailler chacun dans notre coin, mais créer des projets qui fédèrent toutes les régions et de manière œcuménique», propose la première. «Ma priorité sera les questions financières. Nous devrons défendre avec vigueur les intérêts de l’Eglise auprès de l’Etat, en utilisant au meilleur endroit les compétences de chaque conseiller synodal», assure le second, qui est le trésorier dans le nouveau Conseil. Deux autres laïcs ont été élus dès le premier tour: Esther Gaillard, 51 ans, enseignante d’allemand, d’abord. Elle est la nouvelle présidente, une première! Son souhait? «Que notre Eglise puisse vivre et que chacun y trouve sa place, pour cheminer en paix. Le Conseil synodal doit être bien organisé et ouvert vers l’extérieur. Nous devons servir de modèle aux autres dans notre collaboration.» Rémy Pingoud, 59 ans, chef de projet CFF, ensuite: «Je travaillerai à notre cohésion et à la proximité du Conseil synodal avec le Synode et les régions. Nous sommes une nouvelle équipe, notre rôle est de repartir sur des bases neuves, sans vieilles rancœurs.» …

et trois pasteurs Trois pasteurs complètent la nouvelle équipe. Jean-Michel Sordet, 53 ans, pasteur de coordination de la région La Morges, arrive en tête: «Le christianisme n’est rien s’il ne crée pas une trace, une différence dans la société, explique-t-il. Je vais travailler à ce que nos décisions, nos projets et nos actions produisent cela. Comme dans un bon culte, les gens doivent trouver un sens et du courage pour vivre dans ce monde.» Xavier Paillard, 47 ans, ministre de coordination de la région Nord-Vaudois, le suit de près. Il est vice-président du Conseil: «Ma priorité sera de mettre des liens dans l’Eglise, souligne-t-il. C’est nécessaire dans notre société éclatée. Il faut mettre des liens au sein de notre institution et au sein du Conseil synodal, des liens aussi avec la société civile, poursuivre et renforcer ceux qui sont déjà tissés avec le monde politique.» Line Dépraz, 42 ans, de la paroisse Chailly – La Cathédrale à Lausanne, est élue au second tour. Une autre première, puisqu’aucune femme pasteur avant elle n’avait été membre du Conseil: «Outre le dialogue à l’interne, je veux améliorer la communication avec l’extérieur. Plutôt que d’être réactifs, nous devons être proactifs et mieux devancer les débats de société.»

De son côté, le Synode a lui aussi fait peau neuve. Le président Olivier Leuenberger s’est dit heureux de rentrer dans le rang en passant le témoin au pasteur David Freymond. Le nouveau président a souhaité établir des relations placées «sous le signe du respect, de l’honnêteté et aussi de l’amour». Un mot pas très souvent prononcé lors des séances, a-t-il reconnu.

  • G.D. & V.Vt