5 février 2009
Nous apprenons avec intérêt qu'un "comité pour une EPER politiquement engagée et prophétique" a été lancé aujourd’hui lors d'une conférence de presse.
Les responsables de l’EPER n’ont été ni impliqués dans ces projets, ni consultés. Nous ne connaissons donc ni les objectifs précis ni le programme des activités de ce "comité". Il s'agirait, semble-t-il, d'un groupement de particuliers qui aspire à ce que l’EPER soit plus proche de l'Eglise et à un renforcement de sa politique sociale et de sa politique de développement. Le "comité" affirme rechercher le dialogue avec l'EPER dans ces domaines.
Tout au long de ses 63 années d'existence, l'EPER a acquis des compétences avérées. Elle s'est spécialisée dans les projets de développement dans diverses régions du monde et s'engage au niveau social en Suisse. L'EPER est connue dans les milieux spécialisés pour sa collaboration avec des organisations de défense des personnes privées de leurs droits, victimes d'exclusion ou vivant dans la misère, ainsi que pour sa lutte pour le respect des droits de l'homme auxquels ces personnes peuvent légitimement prétendre. Du reste, l'EPER ne craint pas les prises de position politiques même controversées, que ce soit en Suisse ou dans les pays où elle intervient. Notre action en Suisse contre un renforcement des lois sur l'asile et sur les étrangers, notre participation à la campagne des sans-papiers « aucun enfant n’est illégal », notre défense du droit à la terre aux Philippines ou encore l'injonction au respect des obligations humanitaires sur place, pendant la guerre de Gaza, n'en sont que quelques exemples parmi les plus récents.
L'EPER œuvre au service des droits de l'homme dans plus de 40 pays et dans le cadre de 300 projets. Toujours très bien considérés dans les milieux spécialisés, les projets de l'EPER intègrent une collaboration avec près de 100 partenaires locaux qui bénéficient bien souvent d'une formation et d'un soutien de l'EPER pour leur travail politique. La plupart de ces partenaires sont des organisations religieuses. En Suisse comme à l'étranger, l'EPER est amenée à coopérer avec de nombreux partenaires, ecclésiatiques et non ecclésiatiques. L'EPER fait également partie de réseaux nationaux et internationaux comme l'OSAR (Organisation suisse d'aide aux réfugiés) Alliance Sud, Action by Churches Together (ACT) ou encore l'Ecumenical Advocacy Alliance (EEA), pour n'en citer que quelques-uns. Elle entretient aussi des partenariats étroits avec Pain pour le prochain, la Chaîne du Bonheur ou encore la DDC, ainsi qu'avec d'autres organisations suisses et internationales au sein de divers groupements. L'EPER est le bras diaconal des Eglises suisses dans le monde.
Dans ce contexte, l'EPER travaille sur la base de ses valeurs chrétiennes en partenariat permanent avec des centaines de paroisses et d'organes religieux, avec les Eglises nationales ou encore avec la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS). L’action de l’EPER clairement profilée sur la défense des droits humains ainsi que la proximité et le partenariat avec les Eglises sont au cœur de la nouvelle stratégie 2008-2012 de l'EPER. Les objectifs du "comité", selon ce que nous en savons, sont déjà ancrés depuis de longues années dans les compétences-clés de l'EPER. Cela ne changera pas à l'avenir.
L'EPER ne se laissera instrumentaliser ni par des milieux politiques ou économiques, ni par d’autres groupes d'intérêts. Notre organisation ne se laissera pas transformer en ballon utilisé par certains groupements d'intérêts sur leur terrain de jeu. Nous regrettons que le "comité" ait refusé de nous exposer ses projets, ses objectifs et ses activités avant la conférence de presse. Le "comité" a préféré s'exprimer par le truchement des médias, au lieu de rechercher un dialogue direct. Ce n’est pas un bon point de départ pour un dialogue.
L'EPER est toujours ouverte au dialogue et à l’échange direct. La proximité avec les Eglises, les partenaires, les personnes en difficulté et les donateurs passe par la dispute et le débat permanent avec ceux-ci. Cependant, au centre de notre travail et de notre engagement doivent figurer les centaines de milliers de personnes qui sont bénéficiaires de nos projets et tributaires de notre aide. L'année écoulée nous conforte dans cette voie. Nous avons emporté un soutien sensiblement plus fort, tant au sein des cercles ecclésiastiques que dans le public. Aussi, nous sommes convaincus que tous ceux qui se sentent vraiment concernés par l'action de l’EPER et par son engagement au service des personnes privées de leurs droits, victimes d'exclusion ou vivant dans la misère, continueront à nous aider.
Cordialement
Claude Ruey, Président du Conseil de fondation
Philippe Bovey, Secrétaire romand
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